Notre devoir de mémoire

LE GOÛT AMER DE LA VÉRITÉ

(Prix National de la Mémoire et du Civisme André Maginot)

C’est en allant sur les lieux que je me suis rendu compte que tout ce qu’on nous dit d’Auschwitz est bien différent de la réalité. Depuis des années on m’enseigne les horreurs de la Shoah mais pas un seul de mes cours d’histoire ne m’avait fait ressentir la grandeur d’Auschwitz-Birkenau : 191 hectares. 191 hectares à perte de vue, 191 hectares de souffrance. Pas un seul de mes cours d’histoire ne m’avait parlé de la colère que j’ai ressentie, pas un seul cours d’histoire ne m’avait montré a quel point je me devais d’être reconnaissante de ce que j’ai, pas un seul cours d’histoire ne m’avait fait prendre conscience qu’un jour je pourrais avoir honte de ce que je n’ai pas fait, que je pourrais me sentir tiraillée entre tant d’émotions que les citer ne serait pas représentatif. Même si aucun cours d’histoire dans ma vie ne m’a donné d’émotions car un cours nous donne essentiellement des faits, je ne m’imaginais pas que les auteurs des nombreux témoignages que j’ai pu lire de ma propre initiative apparaîtraient sous mes yeux…

Devoir de mémoire

À Paris, le 17 juillet 2005, à l’occasion de la commémoration du Vel d’Hiv de 1942, Simone Veil disait : « Le danger n’est plus qu’on ne parle pas de la Shoah, mais qu’on en parle à mauvais escient ». Cette citation me semble être représentative du travail effectué toute l’année pour mener au mieux ce devoir de mémoire. Il s’est concrétisé en Pologne où l’histoire de ces génocides s’est gravée par des images. Dans ce voyage, trois principaux lieux ont forgé ma mémoire autour de ce processus de concentration puis d’extermination dans l’ordre chronologique : le ghetto de Cracovie, Auschwitz I et Auschwitz II – Birkenau….